Da recusa da realidade ao desmentido da lei : a fetichização da verdade em tempos de pós-verdade

Abstract

La post-vérité a été nommée au début des années 1990, mais elle n’a gagné en popularité que deux décennies plus tard, lorsqu’elle est devenue un sujet récurrent dans les médias en raison de son ingérence dans les politiques américaine et britannique. Elle, qui en est venue à désigner les circonstances dans lesquelles la vérité devient moins influente pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et aux croyances personnelles, a été élue, en 2016, le “mot de l’année” par les Oxford Dictionaries. Si la post-vérité n’était plus inoffensive lorsqu’elle a été décrite pour la première fois, aujourd’hui elle est encore moins salutaire, puisque, ce qui autrefois servait au sujet de refuge, semble maintenant lui servir de subterfuge à ses transgressions. C’est ainsi que l’on peut caractériser le modus operandi de ce phénomène, qui, par impliquer des aspects subjectifs, exige un examen approfondi non seulement de la philosophie et des sciences humaines, mais aussi de la psychanalyse, qui peut apparaître avec une perspective clinique sur son fonctionnement, contribuant à clarifier l’économie de la jouissance qui lui est inhérente. Cette dissertation représente un effort dans ce sens. Son objectif est de développer une analyse métapsychologique de la post-vérité, cherchant à identifier à quelle vérité le sujet renonce et ce qui le conduit à y renoncer, en interprétant, consécutivement, le discours qui promeut un tel renoncement. Face à ces problèmes, cette étude s’organise en trois chapitres: dans le premier, un survol est réalisée par la notion de vérité selon le discours hégémonique et la théorie psychanalytique, afin de vérifier si, dans la psychanalyse, la post-vérité est un concept raisonnable. Dans le deuxième, on cherche à retracer les mécanismes qui opèrent dans la post-vérité, décrivant sa fonction dans l’économie psychique des sujets qui recourent à cet expédient. Enfin, le troisième chapitre présente une lecture sur l’introjection de la post-vérité dans la culture contemporaine, en prêtant attention aux transformations que le monde connaît depuis la seconde moitié du XXe siècle. La théorie lacanienne des quatre discours est utilisée dans cette recherche non seulement pour la soutenir, mais aussi comme ressource méthodologique, compte tenu de sa pertinence pour l’investigation de différentes réalités. Le mécanisme freudien du déni fétichiste est également évoqué pour aborder les formes que la post-vérité a prises depuis qu’elle a été rendue publique.